Le parc de la villa est un écrin de verdure qui relie le centre-ville de Saint-Brieuc et le quai Armez sur l'ancienne rive industrielle du port du Légué.

Au fil des ans, le parc de 7 ha a été arboré par des essences exotiques (Pins de Monterrey, Séquoias géants, Araucaria, Cèdres bleus…) et locales (châtaigniers, chênes…). Longtemps laissé en l'état après la fermeture du lycée agricole en 1994, le Département des Côtes d'Armor propriétaire des lieux depuis 1946, a décidé d'ouvrir le parc au public en 2008. Depuis, le parc offre aux Costarmoricains un lieu de rencontre, de pause et de flânerie ouvert à tous et toutes.

Entrée du parc de Rohannec'h sur le port du Légué © Karin Serres
Entrée du parc de Rohannec'h sur le port du Légué © Karin Serres

La création d'un parc

La fin des travaux en 1903 pour la construction de la villa Rohannec'h, marque le début de l’aménagement du parc dont la végétation rase de l’époque témoigne d’un passé de terres de cultures et de pâturage. Il semblerait que le parc ait été aménagé en même temps que la maison.
Un inventaire en date du 2 août 1940, conservé aux Archives municipales de Saint-Brieuc, nous renseigne sur la grande variété d'espèces végétales présentes sur le parc à cette date : noyers, tilleuls, résineux maritimes, platanes, tremble, acacia, marronniers, cèdre bleus, araucaria, mélèzes, frênes, bouleaux, hêtres, peupliers d'Italie...

Les usages du parc à l'époque de l'école et du collège

Les aménagements depuis 2000

Dans l’optique d’ouvrir le parc au public (effectif dès 2008), différents travaux ont été réalisés au début des années 2000, le terrain ayant été laissé en l'état depuis la fermeture du lycée. Faute d'entretien régulier, peu à peu envahi par des semis d'espèces colonisatrices, le coteau s'est boisé de manière anarchique. Ainsi, s’entremêlent à la végétation arborescente des espèces telles que les buddleia, lauriers palmes, clématites sauvages… 
Dès 2005 : Un diagnostic sanitaire de la partie boisée est effectué  ainsi qu'un plan de gestion visant à établir les arbres à conserver ou à supprimer pour des raisons de sécurité. S'ensuivent des travaux de dégagement (débardage à cheval) sur le coteau qui avait été impacté par les tempêtes de 1987 et 1999.
En 2007 : L'allée des tilleuls, probablement plantés au début du XXème siècle et les chemins sur le coteau sont réhabilités. Une entrée au bas du parc, côté Légué, est crée.
En 2013 : Aménagement paysager du parking.
En 2014 : Un jardin partagé est crée en lien avec l'association Vert Le jardin, à l'endroit où se trouvait le potager à l'époque de l'école.
En 2019 : La falaise côté Légué est confortée. Création d'une entrée piétonne avec un escalier et plantation de massifs de vivaces.
Au fil des ans, se sont succédés l'aménagement paysager de l'entrée de l'atelier des jardiniers et la création du jardin des figuiers. Les bosquets implantés sur la raquette centrale ont été supprimés pour laisser place à une prairie pouvant accueillir des manifestations culturelles à la belle saison.

L'appropriation d'un parc par ses usagers

Les aménagements de la villa et du parc ont été conçus pour favoriser l’appropriation du site par les citoyens. Les dimensions de partage et d’échange ont été abordés à travers des expositions, des concerts, des débats, ou encore la mise à disposition d’espaces auto-gérés par les citoyens volontaires.
En avril 2014, une douzaine d’habitants créent le potager des jardiniers de Rohannec’h avec l'aide de l'association Vert le Jardin : un jardin partagé qui vise à favoriser la cohésion, l’entraide et l’échange entre les usagers du jardin.
Dans cette dynamique, et souhaitant développer les principes de construction collective à l’échelle du site, le parc et la villa Rohannec’h ont invité les visiteurs à participer à la fabrication collective de mobilier pour le parc. Lors d’ateliers animés par le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement des Côtes d’Armor (CAUE 22) au cours de l’année 2013, les participants se sont appropriés les plans de construction de la chaise Sedia et du fauteuil Easy Chair, conçus respectivement par le designer Enzo Mari et l’architecte Gerrit Rietveld. La mise en place d'espaces de convivialité (table de pique-nique, bancs…) ont été réalisés lors de ces ateliers de fabrication collectifs faisant du parc un lieu désormais identifié comme un espace d'accueil et de convivialité.

Les différents espaces du parc

  • Le jardin nourricier : autrefois cultivé par les élèves de l'école ménagère, il est constitué d'un « corps de ferme » (aujourd'hui l'atelier de l'équipe paysage), d'un verger et d'un jardin partagé exploité par des habitants du quartier.
  • L'esplanade scénique et ludique : composée d'une grande étendue prairiale bordée d'arbres, de rosiers... 
  • Le belvédère à l'arrière de la villa, offre un magnifique point de vue sur le port du Légué et la Tour de Cesson.
  • La descente vers le port : dénivelé de 70m par le cheminement principal ou les sentes, elle s'effectue dans une ambiance verdoyante ponctuée d'arbres remarquables.
  • Le boisement : il est implanté sur un coteau escarpé et offre un couvert végétal varié. Ponctuellement, des points de vue sur le port et la mer s'offrent aux promeneurs.

La gestion du parc

Le parc de Rohannec’h est entretenu par l’équipe paysage du Département des Côtes d'Armor basée à Rohannec'h. Un plan de gestion organise les interventions d'entretien suivant des zones préétablies avec différents degrés d'actions selon les espaces (tonte, entretien des massifs…). L'ensemble des opérations est réalisé dans le respect de l’environnement (zéro produit chimique, paillage des massifs et pas d’arrosage) et la préservation de la biodiversité : ainsi certains espaces du parc peuvent être inaccessibles au public quand d'autres sont mis en écopâturage afin de limiter les interventions mécaniques et permettre l'entretien de certaines zones difficiles d’accès. C'est ainsi que le parc accueille des espèces rustiques comme le mouton d’Ouessant et la chèvre des fossés, plus résistantes aux aléas météorologiques. Les chèvres étant friandes de petits arbustes, de ronces et de jeunes pousses, elles agissent comme des débroussailleuses, permettant de limiter la croissance d’adventices. Les moutons, quant à eux en broutant l’herbe, remplacent les tondeuses. 
Enfin, l'équipe du parc vérifie que tout soit opérationnel pour l’accueil du public au quotidien (maintenance des aménagements, nettoyage du cheminement principal etc.) et participe à la préparation des manifestations culturelles qui ont sur le parc.

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